Les tribulations d’une chasseuse

Paroles d'expert

21 septembre 2016

Me voici à nouveau seule, revenue à mon point de départ ! Un point de rupture en réalité. Flashback sur une relation éphémère.
Voilà plusieurs mois, je posais ce constat « je n’y arriverai jamais toute seule ! ».  Je passais en revue mes défaillances, mes manques et mes limites. Je n’arrivais plus à faire face. A quoi ? A tout. Ma « Shivattitude » ne supportait plus la cadence infernale du quotidien. Hyper connectée à mes mails, addictive de « la lutte contre le temps qui passe », je m’épuisais à vouloir tout faire. On the set, tout le temps et surtout le week-end. Pas évident à mon âge de reconnaître qu’un seul être vous manque et tout est désorganisé.

Stéphanie recherche désespérément…

Je dressais alors le portrait-robot (forcément idéal) de mon futur collaborateur. Je listais ses qualités, ses compétences et son parcours. Un rêve. Je m’étais mise aussitôt en quête du professionnel qui m’assisterait dans ma recherche. J’avais le choix. Forcément je suis une pro ! Des amies DRH m’ont aidée, j’ai googlisé des noms, fureté dans des blogs. J’ai lu tous les commentaires. Les vrais, les faux et surtout les faux qui sonnent vrais. Mes critères de sélection dans le choix de mon partenaire étaient réfléchis, fondés et objectifs. J’allais faire affaire avec celui qui avait la plus grosse candidathèque, m’offrait une prestation sur-mesure et haut-de-gamme, me garantissait le succès et me dévoilait sa liste de références.

Diva de cliente

Le début de la relation fut idyllique. Une phase de découverte plutôt longue, préliminaire indispensable à toute action, une débauche de moyens, des rencontres quasi quotidiennes avec des candidats. Une reine. Mais capricieuse à la longue… Je faisais mon enfant gâtée devant une telle facilité à enchaîner les rendez-vous. Je devenais inutilement exigeante, ridiculement insatisfaite et autoritaire. Shiva s’est transformée en diva capricieuse, abusant de son pouvoir de cliente. Je pensais être du bon côté, puisque j’avais payé pour être conseillée. Je me transformais, en « couguar du bureau » multipliant les rendez-vous avec de jeunes adultes chromosome X, Y (ou Z) dont j’examinais sous toutes les coutures les CV sur gonflés.

Clap de fin

Je percevais cependant quelques signes d’agacement chez mon prestataire. Il s’essoufflait, s’impatientait et se lassait. J’allais le perdre et je ne le voyais pas. Je ne parvenais pas à me contenter des candidats qu’il me proposait. Par snobisme professionnel. Paralysée par le dilemme entre « il n’est pas assez bien pour moi » et « il risque d’être meilleur que moi ». La fameuse et triste rivalité n / n+1. Une équation intéressante à résoudre à condition que l’inconnue ne soit pas moi.
Après plusieurs jours de silence, je compris que mon prestataire n’était pas vassalisé à l’argent. A son esprit cartésien, j’avais opposé mon esprit animal. Je cherchais un conseil, que j’avais finalement refusé d’écouter. Mon partenaire a décidé de stopper la relation, de se retirer. Il ne veut plus me voir. Il estime qu’il a fait son travail et je crois qu’il a raison. Il a été professionnel jusqu’au bout. Il m’a présenté des candidats qui (sur CV) correspondaient à mon besoin. Enfin pas le mien, celui de ma société.  C’est peut-être là mon erreur. Et puis je me rends compte que même si recruter, c’est sélectionner. L’hyperchoix n’est pas gage de réussite. J’aurais dû me laisser conseiller, accorder crédit au regard extérieur de ce professionnel que j’avais choisi et payé.

Back alone

Je dois reprendre le recrutement. Mais seule. Je vais tenter de rappeler les candidats que j’avais écartés. J’ai gardé les CV. Je sais, ce n’est pas bien mais tant pis, je le ferai quand même. Je n’ai plus de temps à perdre. Mais quel gâchis ! Des milliers d’euros pour rien, du temps perdu. Des illusions aussi.  Alors que je flirtais avec le nirvana, cette collaboration me laisse finalement un goût amer !

selescope_stephanie
Bio express
Stéphanie Hecquet
Diplômée de Sup de Co Amiens, elle s’est d’abord forgé une solide expérience en cabinet de recrutement et en agence de communication RH avant de consacrer son temps et son énergie à ses enfants. Elle est aujourd’hui en charge de la relation candidats de Selescope.

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