La Clairvoyance dans le Recrutement
Billets d'humeur
28 juin 2024
La perspective de Magritte
Il y a deux sortes de peintres. Ceux qui s’adressent à l’œil, et les autres… Ceux qui s’adressent à l’esprit. Ceux qui peignent comme on pense. J’ai toujours considéré que René Magritte appartenait à cette seconde catégorie. Plutôt que de copier le réel, il en révèle sa complexité en défiant notre perception. Il est en quelque sorte le peintre de la matière grise. Et parmi les œuvres de Magritte, il y en a une qui devrait nous éclairer sur le jugement et l’appréciation que l’on porte sur une personne que l’on s’apprête à recruter.
La clairvoyance – c’est le nom du tableau : un autoportrait du peintre devant son chevalet datant 1936. Magritte s’y représente en train de peindre un oiseau en plein vol alors qu’il observe un œuf posé devant lui. Pour le peintre, l’œuf, cet objet inerte et parfaitement fini représente le potentiel brut, tandis que l’oiseau, aussi vivant que véloce évoque la vision aboutie de ce potentiel. La réalisation de sa promesse.
Métaphore puissante pour aborder les subtilités et les défis de l’art du recrutement et de la sélection de dirigeants. La clairvoyance ce serait dont cette faculté de voir au-delà des apparences, d’imaginer ce qui advient, de prédire plutôt que de constater. Tracer les perspectives pour transformer un potentiel latent en un succès éclatant. La clé réside dans la capacité à voir non seulement ce qui est, mais aussi ce qui pourrait être.
C’est pourquoi, au-delà des qualifications et des expériences passées, qui comme chacun sait ne préjugent pas des performances futures, il est primordial de s’intéresser à ce qui fait la dynamique d’une personne que l’on s’apprête à recruter. Sa personnalité, ses aptitudes, ses aspirations, sa pente naturelle. Bref, tout ce qui nous demande un effort de discernement et… de clairvoyance.
Stephane Chekroun
Partner Selescope