Journal confiné – Jour 3

Par Stephane Chekroun – Associé chez Selescope
Jeudi 19 mars 2020

Il y a des jours d’humeur grise, ou inquiète, voire anxieuse… Il y en a eu. Et il y en aura. Pas aujourd’hui.

Ce matin, je suis sorti promener le chien. C’est parfois une corvée. Ce fut un plaisir. Les rues étaient comme apaisées, l’air embaumé, la lumière cristalline… C’était un matin neuf,… un temps tout frais et à vivre sur place, un temps libéré.

Encore un petit café et je m’installe devant l’ordinateur. Comme on jette un œil à la fenêtre. Linkedin. Comment va ce monde-là ? Mes clients ? Les candidats ?

L’idée me frappe : j’aime mon métier, je l’aime vraiment.

J’aime les rencontres qu’il multiplie, ces échanges, cette réflexion partagée, ce travail commun, la grâce des intérêts convergents, ces liens qui parfois se créent…

J’aimerais ce matin recevoir un appel, d’un client, d’un candidat… Pour échanger – même des petits riens… On ne parlerait pas du coronavirus et de ses conséquences… La santé et le bien-être nous importeraient plus que la maladie. On ne parlerait pas forcément du travail. Mais de nous, de nos vies, de nos humeurs… Une parole libre pour ce temps libéré, des propos peut-être anodins, mais personnels. Une parole vacante, gratuite, riche d’être gratuite, désintéressée et attentive.

Ce matin, ça ne s’explique pas, j’ai l’esprit primesautier, gourmand.