« Ensemble, c’est (presque) tout »

Paroles d'expert

2 août 2017

La performance collective en entreprise, c’est un peu comme un match de foot. On peut avoir les meilleurs joueurs sur le terrain et enchaîner les défaites. Sans comprendre réellement pourquoi. On peut incriminer la pelouse, les caprices des joueurs ou la personnalité complexe de l’entraîneur. Mais les commentateurs sportifs évoquent immanquablement et avec une certaine poésie le collectif. En entreprise, la construction d’une équipe performante relève d’une alchimie tout aussi fine que pour une équipe de foot. Voilà quelques clés pour trouver la bonne recette.

Projet commun

La première clé pour installer une performance collective est la définition d’un projet commun capable de dépasser l’intérêt individuel. Un joueur de foot, pour continuer dans le sport, ne pourra pas gagner seul la Ligue des Champions… C’est toute l’équipe qui doit le rêver ! Le projet commun c’est l’histoire qui attend un collectif. Un programme pour la politique, une partition pour des musiciens ou un règlement, une charte pour les entreprises. La deuxième clé concerne l’adhésion. Manager, c’est incarner le projet commun pour embarquer tout le collectif tout en faisant preuve de cohérence dans ses actes. La troisième clé est de passer du statut au rôle. Dans nos métiers par exemple, le statut de consultant ne dit pas son rôle. Il est amené, au sein de son équipe, à « sortir » de son statut. Il sera tour à tour commercial, comptable, communicant, manager, agent administratif, animateur, référent social, etc. En entreprise, le manager doit comprendre, accepter et verbaliser cette alchimie du statut et du rôle. Les implicites et les non-dits constituent la plus grande zone de conflits en entreprise.

Mon équipe, mon identité

Autre clé pour performer ensemble : la création de normes. Les individus ont l’instinct grégaire. Ils façonnent alors une culture commune. Des rites, des normes, une langue, une gestuelle, des liens affectifs naissent, des valeurs aussi qui font l’identité unique d’un groupe. Dans le sport, ce sont les emblèmes par exemple. Dans les grandes entreprises, c’est la marque employeur qui porte cette culture. Ces codes culturels construisent une identité à laquelle le groupe adhère. Nous avons tous vécu ces soirées étranges où, invité par un proche, à une soirée entre collègues, nous en étions complètement exclus. Pas par dédain, mais parce qu’ils parlaient une langue inconnue. Des sigles, des expressions, des anecdotes (qui semblaient drôles) qui n’appartenaient qu’à eux. On ne peut pas comprendre et si on nous explique c’est pire. On « n’en est pas » c’est tout. La performance collective ne se décrète pas, elle se créée…ou pas.

benjamin-roche
Bio express
Benjamin Roche, directeur de Selescope Grand-Ouest
Parallèlement à une carrière dans le sport de haut niveau en tant que joueur, coach, créateur de centres de formation et d’accompagnement des managers sportifs (notamment Rennes Volley 35, Paris Volley), Benjamin Roche s’est engagé dans l’enseignement et la recherche en psychologie de la performance : motivation, émotion, dynamique de groupe, relation manager/managés (Université Rennes I, Université Rennes II, ENS Rennes, Université Paris XIII). Il dirige aujourd’hui les agences du Grand-Ouest à Nantes et Rennes.

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