Recruter des cadres dans un monde incertain : ce que veulent vraiment les décideurs
15 juillet 2025
Inflation persistante, ruptures technologiques, gouvernance bousculée : dans un environnement marqué par la discontinuité, les attentes des cadres et dirigeants évoluent en profondeur. Clarté stratégique, gouvernance lisible, autonomie réelle : les entreprises doivent revoir leur proposition de valeur.
L’incertitude rebat les cartes du leadership
Cadres dirigeants et profils expérimentés ne fuient pas l’instabilité : ils la gèrent. Mais ce qu’ils attendent désormais, c’est une posture claire de la part des entreprises, capable d’assumer le brouillard sans le subir. Pas de surpromesse, pas d’héroïsme managérial : une capacité à naviguer avec méthode, à décider sans discontinuer.
Chiffre clé : 68 % des cadres affirment que la clarté du cap stratégique est devenue leur premier critère de décision avant d’accepter un poste.
(Source : BCG x Cadremploi, Baromètre Talents et Mobilité 2025)
Gouvernance fluide, inertie exclue
La lisibilité des responsabilités, la rapidité des décisions et la solidité du collectif sont devenues centrales. Les dirigeants attendent moins de hiérarchie verticale, plus de transversalité efficace. Ils rejoignent un projet et une équipe dirigeante, pas un organigramme.
Dans les PME et ETI notamment, les candidats évaluent la capacité des dirigeants en place à trancher, fédérer et ajuster en temps réel. Le pouvoir d’attraction ne dépend plus du prestige d’un groupe, mais de la qualité de son pilotage collectif.
Chiffre clé : 54 % des cadres ayant refusé une offre en 2024 ont cité des doutes sur la gouvernance ou les processus de décision.
(Source : Apec, Observatoire des mobilités cadres – décembre 2024)
Latitude d’action et autonomie stratégique
Les dirigeants en repositionnement veulent pouvoir peser : pas simplement exécuter. Ce qu’ils recherchent aujourd’hui, c’est une véritable marge de manœuvre, traduite en moyens, périmètre de décision et confiance.
Les fonctions de direction attractives sont celles qui offrent une autonomie fonctionnelle réelle, dans un cadre aligné mais non contraignant. Cela suppose une clarification en amont du rôle, du contrat moral, et des interactions avec les autres membres du comité de direction.
Leadership incarné et collectif aligné
L’époque des figures tutélaires distantes est révolue. Les cadres attendent un leadership incarné, proche et crédible. Non pas parfait, mais capable de faire face, d’expliquer, de tenir une ligne. Le sens de l’engagement managérial est devenu un facteur de décision, autant que les éléments contractuels.
La cohérence entre les valeurs affichées et les pratiques vécues est particulièrement scrutée dans les PME et les structures à mission. Le collectif de direction, sa fluidité, sa capacité à décider ensemble sans jeux de pouvoir excessifs, devient un facteur de fidélisation des talents seniors.
Sens, stabilité, et alignement
Les dirigeants veulent contribuer, mais dans un cadre clair. Ils privilégient les projets porteurs de finalité explicite : transmission d’entreprise, croissance responsable, transformation digitale durable, ancrage territorial. Mais l’engagement doit être crédible et incarné, pas cosmétique.
Parallèlement, la stabilité contractuelle reste une attente forte, surtout dans les contextes agités. Un CDI bien dimensionné, un fixe solide et des perspectives réalistes priment sur des packages incertains. L’offre doit être alignée avec la réalité de l’entreprise et de son marché.
Chiffre clé : 61 % des cadres ayant changé de poste en 2024 l’ont fait pour « un meilleur alignement entre rôle, valeurs et stratégie d’entreprise ».
(Source : OpinionWay x ANDRH, Étude Mobilité Cadres, février 2025)
Recruter un dirigeant en 2025 : une affaire d’alignement stratégique
Recruter un cadre ou un dirigeant aujourd’hui, ce n’est plus vendre une opportunité, mais partager un cap et construire une relation de confiance. Dans l’incertain, l’humilité stratégique, la cohérence humaine et la capacité à décider en équipe deviennent des atouts majeurs.
Et si l’attractivité ne reposait plus seulement sur l’offre, mais sur la manière de faire face ensemble à l’imprévisible ?