Valoriser votre entreprise avant votre départ
10 juillet 2025
Vous envisagez de céder votre entreprise.
Vous avez tout intérêt à anticiper et déjà recruter votre successeur.
Votre entreprise en sera considérablement valorisée.
Sincèrement, dites-moi, sans vous, que vaudrait votre société ?
Bon, ce n’est pas forcément la bonne question…
De potentiels repreneurs se poseront plutôt celle-là : que vaudra cette entreprise après que vous l’aurez quittée ?
Et si des investisseurs observent que tout repose sur vous, s’ils jugent que la réussite de votre entreprise est largement liée à votre abattage personnel, rien ne les garantira de ne pas se retrouver avec une coquille vide dans les mains après votre départ.
C’est tout le problème. Que vaudra votre entreprise après que vous l’aurez quittée ?
Beaucoup dépendra de la qualité de la personne qui en prendra la direction, après vous. Aussi, que ce soit pour valoriser votre société ou pour lui assurer un “après”, que votre projet soit de céder votre entreprise ou seulement de vous “retirer des affaires”, mieux vaut recruter suffisamment tôt votre successeur : qu’il ait le temps de démontrer ses compétences – en situation – et d’ainsi rassurer tout le monde, potentiels acquéreurs, actionnaires, salariés, clients…
Aux yeux d’éventuels investisseurs, dans la perspective de votre départ, votre entreprise vaudra bien plus…
Bien plus si un dirigeant aguerri est déjà aux manettes.
Bien plus si vous êtes devenu moins… indispensable.
Question de personne
Se lancer dans le recrutement de son successeur, d’un directeur général, c’est partir en quête de la perle rare : une aventure qui se doit de ne pas être… aventureuse ! Une chasse au trésor. Cartes et boussole indispensables – ce n’est pas le moment de s’égarer.
Vos cartes, vous les dessinerez, vous-même, en apportant des réponses personnelles à des questions somme toute communes.
Quelles sont les compétences indispensables, utiles, secondaires, que devra maîtriser votre futur directeur général ? Est-il réellement vital qu’il connaisse votre secteur d’activité ? Doit-il exceller en gestion, en management, en technique, en stratégie ? Vous devez poser des choix, établir vos priorités…
Puis les relativiser…
Car à formation, expérience et compétences comparables, c’est la personnalité qui fait la différence – et qui permettra à l’entreprise de faire la différence. Telle est notre conviction.
Cette conviction est largement empirique. Elle est née d’observations répétées. Ainsi, si des années plus tard, un dirigeant se félicite encore d’un recrutement, il en vient fréquemment à nous dire avoir eu le bonheur d’intégrer une personnalité d’exception, une sacrée femme, un sacré bonhomme, une vraie personnalité ! Le constat symétrique est plus amer : le plus souvent, si on se sépare d’un collaborateur, c’est pour des problèmes de personnalité, des problèmes comportementaux, bien moins pour des problèmes de compétences.
Vous êtes irremplaçable
Donc vous cherchez une personnalité… pas pour vous remplacer, pour vous succéder.
Nul n’est irremplaçable, répète-t-on, personne ! C’est un point de vue. On pourrait aussi soutenir l’inverse : puisque chacun est unique, chacun est irremplaçable. Nul ne fera plus les choses exactement comme lui, dans le même esprit.
La question n’est pas de vous remplacer, ce serait mission impossible, mais de vous trouver un successeur.
Votre futur directeur général aura sa personnalité. Vous ne trouverez pas votre clone. Une succession implique obligatoirement des changements. Des changements dont vous pouvez décider, que vous pouvez penser. Qu’est-ce qui doit être absolument préservé, maintenu ? Qu’est-ce qui est constitutif de l’identité de votre entreprise, son cœur même, qu’on ne saurait bricoler sans encourir de grands dangers ? Et symétriquement, qu’est-ce qui peut ou doit changer, avancer, évoluer, s’adapter ? Vos réponses construiront l’armature du profil de personnalité recherché.
L’exercice vous demande de conjuguer confiance en vous et humilité.
Humilité : vous êtes irremplaçable, mais pas parfait, pas sur tous les points.
Confiance en vous : vous ne craignez rien des excellences de votre successeur. Ce n’est pas un rival. Rien ne pourra entamer votre œuvre antérieure ni ternir le souvenir que vous laisserez dans votre entreprise.
Le pire serait de répugner – bien sûr inconsciemment – à recruter quelqu’un qui vous soit de quelque manière “supérieur”, dont les talents distinctifs puissent porter ombrage à votre image. Le pire serait de souhaiter secrètement être regretté. En réalité, vous vous grandirez en recrutant un “grand”.
Alors, sans vous, que vaudra votre société ?
La réponse n’est pas écrite. Elle vous appartient. La valeur de cession de votre entreprise dépendra largement de la réussite de votre dernière mission : préparer votre succession, préparer l’après. Que votre départ ne laisse pas un vide.
L’avenir commence aujourd’hui !